Wiki L'Attaque des Titans
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Gemminy est sous copyright

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(Quatorzième Partie)

"On blesse l'amour-propre, on ne le tue pas..."

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Les Gardiens des Gemmes retournèrent au domaine de Jade, inchangé, pour reprendre leur paquetage. Ils devaient se diriger vers l'ouest maintenant que la Zone Hantée était en recul. Jade avait repris l'artefact à Beryl et, le portant à bout de bras devant elle, marchait sans peur parmi les ombres changeantes et traîtres de Fayal. Elles se rencognèrent sous les anciens tertes de morts enterrés depuis des millénaires, dans les cavernes, les trous les plus infimes. Le processus prendrait plusieurs jours sans doute, mais déjà l'atmosphère de la forêt devenait plus légère.

Ils accompagnèrent le vod jusqu'à sa tanière, où Verdel, plutôt intimidé mais étonné de la sagesse dont l'aya faisait preuve en le laissant approcher, lui prodigua des soins superficiels ; il préférait que la nature fasse son oeuvre. La bête s'allongea sur le sol et s'accorda enfin le repos auquel elle aspirait. Elle serait bientôt sur pieds.

Les voyageurs dépassèrent la caverne du vod et continuèrent vers le plein ouest sur les conseils de Jade. Galen le ïans les accompagnaient, ainsi qu'Ival et Aivel. Les deux fauves marchaient d'un pas preste et léger devant le groupe et le ïans sautillait sur l'épaule de Jade, tout content de l'action d'éclat de ses congénères.

Les ténèbres n'avaient pas encore totalement disparu, et quelques nali, ici et là, subsistaient parmi les autres arbres. Il y avait fort à parier que rien ne pourrait les soigner ; ils n'étaient pas capables d'autant de volonté que le vod. Ils resteraient ici comme des vestiges de l'ancienne Fayal et des légendes d'autrefois.

Ils arrivèrent enfin en lisière de la face ouest de Fayal. Les familiers champs du sud s'étendirent devant eux, et ils purent même apercevoir au loin les fumées de Krysopras. Les jumeaux réalisèrent alors qu'ils avaient fait le tour de Zyrconia. Sur leur gauche, les contreforts des Pics Volcaniques au loin les replongèrent dans le passé avec une force inouïe ; ils crurent même voir un drakone survoler les pics les plus hauts... Thuli semblait aussi ému qu'eux en regardant dans cette direction et il vint poser ses deux bras musclés sur leurs épaules en guise de soutien.

Les Gardiens des Gemmes s'apprêtèrent à dire au revoir à leur hôtesse quand Krysos se souvint brusquement de quelque chose :

"J'ai oublié de te dire quelques chose, Jade. Maintenant que tu règnes sur Fayal, je me dois de te prévenir. Une armée va sans doute se présenter aux portes est de ta forêt. Des Kurnakovites. Nous leur avons demandé de nous suivre à travers la forêt, et ils ne devraient pas tarder. Pourras-tu les aider à passer Fayal sans danger ?

— Des rebelles envers l'Empire, je gage, conclut la jeune reine sauvage. Ils vont se jeter dans la révolte...

— Comment le sais-tu ? interrogea Syen.

— Mon seul contact avec le monde extérieur se trouve dans les livres que mes parents ont amenés avec eux, ainsi que leurs propres récits. Grâce à eux, j'ai appris beaucoup de choses sur le monde qui m'entoure, même si je n'y ai jamais pénétré. Je sais ce qu'est l'Empire et je connais les raisons qui peuvent pousser les Zyrconiens à se soulever. Je pense que c'est une bonne chose. J'aiderai vos amis à traverser mon territoire en sécurité.

— Alors, c'est sûr, tu ne viens pas avec nous ? s'attrista Verdel.

— Non, ma place est ici. Mais mes pensées vous accompagneront. Je subodore que vous poursuivez un grand dessein qui ne peut pas être expliqué en détail ici. La sauvegarde de Fayal devait faire partie de votre destin à tous.

— Oui, je le crois également, concéda Krysos. J'espère que nous nous reverrons dans un monde meilleur, Jade. Prends soin de toi."

Elle se contenta de lui sourire en réponse. Les Gardiens des Gemmes se remirent en route, laissant Fayal et sa légende derrière eux. L'un d'eux cependant d'attarda auprès de Jade : Alexandre. Il semblait vouloir attendre que ses compagnons se fussent éloignés afin de parler avec elle. Il la regarda alors dans les yeux, et ce qu'il y vit l'affermit dans sa résolution à poser la question qui le taraudait :

"Quelle est la raison véritable du fait que vous ne vouliez pas sortir d'ici ? Alors que le monde va si mal et aurait bien besoin de vous...

— Cher Alexandre, je ne suis pas prête pour le monde... et le monde n'est pas prêt pour moi. Ici, je règne telle une souveraine, alors pourquoi irai-je chercher gloire ailleurs ?

— Zyrconia est en guerre. Ce monde a besoin de quelqu'un pour le diriger, quelqu'un de fort et de bon. Vous connaissez Diaman et les actes qu'il commet. Cela ne vous révolte pas, vous aussi ?

— Bien sûr que si. Mais je pense que les Zyrconiens sont en train de changer. Ils sont en train de se rendre compte que tout ce qu'ils pensaient acquis peut être remis en question. Il en va de même du mode de gouvernement. Je compte sur eux pour trouver une autre façon de vivre. Il existe sans doute d'autres façons de fonctionner que sur un royaume ou un empire... Lorsqu'ils auront trouvé la réponse, peut-être reviendrai-je parmi eux..."

Alexandre la fixa intensément.

"Si vos parents avaient régné à la place de Diaman, tout aurait été très différent...

— Mais ce n'est pas le cas, et nous devons nous en accomoder. Mais je voudrais vous demander une chose encore : comment avez-vous su qui j'étais ?"

Alexandre ferma les yeux et répondit en souriant :

"Vous ressemblez à votre mère... telle que je me la rapelle.

— C'est le plus beau compliment que vous puissiez me faire, chevalier. Croyez-vous que vos compagnons l'ont également deviné ?

— A vrai dire, je n'en sais rien, peut-être pas.

— Cela est mieux ainsi. Personne ne doit savoir que j'existe. Je dois demeurer parmi les légendes. Tout comme mes parents."

Le vétéran s'agenouilla devant la jeune femme et lui prit la main pour la baiser. Jade, qui n'était pas très au fait des usages de cour, se laissa pourtant faire, comprenant que ce geste était important pour lui. Puis, Alexandre s'éloigna. A quelques mètres d'elle, il se retourna et murmura pour lui-même :

"Adieu, princesse de la maison Magnazurant. C'est une souveraine comme vous que j'aurai voulu servir."

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